Introduction
12 à 15% d’entre nous au minimum auraient eu un jumeau ou une jumelle qui serait décédé en début de grossesse. C’est ce que conclut une étude du professeur Charles E. Bocklage (Biologiste). [2]
Pour autant, dans ce pourcentage combien de personnes savent qu’elles ont vécu avec un(e) « autre » ? Et parmi elles, combien se souviennent d’une vie gémellaire quand elles étaient alors qu’à l’état d’œuf, d’embryon ou encore de fœtus ? *
Alors qu’aujourd’hui l’échographie est devenue l’outil incontournable des futures mamans et du personnel médical encadrant celles-ci, elle est aussi un examen souvent redouté.
Ce premier rendez-vous « visuel » avec le bébé est symbolique, les ultrasons émis par l’appareil cristallisent l’imaginaire des parents pour le rendre matériel.
De manière plus abrupte, cet examen est mis en place pour s’assurer de la santé du futur enfant, battement cardiaque, absence de dysmorphie, détection de trisomie 21 et si le sexe peut parfois être défini à ce stade, la question qui se présente naturellement en premier lieu est:
« Est-ce une grossesse simple ou multiple ? »
* On appelle cet être « œuf » entre la période de conception et la 3ème semaine, « embryon » entre la 4ème et 8ème semaine et « fœtus » depuis la 9ème semaine jusqu’à l’accouchement. [3]
Conception
Le mot conception au sens étymologique est de la même famille que le mot « concept » qui vient du latin « conceptus » qui signifie : capter, action de contenir.
En s’inspirant de cette définition, on pourrait imaginer que l’œuf qui est généralement décrit comme un simple produit résultant de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule, soit aussi le troisième protagoniste participant ainsi à sa propre création en captant l’énergie de ses parents.
Ceci nous amènerait à nous questionner sur le début de notre existence. Car si nous captons l’énergie de nos parents lors de la conception, c’est que nous existons déjà. Et si nous existons déjà, alors c’est que l’énergie parentale a déjà était transmise, n’est-ce pas?
Quand la vie commence-t-elle?
« Lorsque l’eau est portée à ébullition, elle s’évapore. Elle passe de l’état liquide à l’état gazeux. N’existe-t-elle plus pour autant ? »
Selon les principes orientaux « tout est énergie » et la matière est simplement une condensation de l’énergie. Par extension, quelles énergies non palpables peuvent devenir, lorsqu’elles se rencontrent, une matière vivante ?
D’après la Bio-analogie, la fécondation de l’ovule représenterait la cristallisation de la conscience trans-générationnelle des deux parents. L’apparition de l’œuf concrétisant le passage de l’état gazeux à l’état liquide (L’embryon baigne dans le liquide amniotique et sa composition corporelle est nettement plus aqueuse que celle de l’adulte, rien n’étant ossifié chez le nouveau-né.)
Après son premier passage par l’état liquide, celui-ci ne cessera jamais d’évoluer vers un état solide, à se densifier par les phénomènes que nous appelons « dégénératifs » comme l’artériosclérose ou l’arthrose. C’est l’évolution progressive, et non régressive, de cette rencontre entre ces deux consciences qui devient matière. Ne nous rapprochons-nous pas d’autant plus de nos parents que nous vieillissons ?
Vous êtes sûrement en train de vous remémorer certaines phrases que vos grands-parents ont pu vous dire; dictons, traditions familiales, anecdotes de leurs propres parents. Autant de choses qu’ils se sentent dans le devoir inconscient de transmettre en « mémoire de… »
Comme pour continuer à faire exister leurs « racines », là d’où ils viennent.
Et puis la matière solide devient dense, rigide ne permettant pas de mouvements. Elle est immobile, c’est le passage vers la mort.
Erich Bleschmidt explique dans « comment commence la vie humaine » que l’identité et le développement de l’individu n’ont rien à voir avec le code génétique, mais sont au contraire façonnés par des forces extérieurs biodynamiques selon un champ bio-éléctrique définissant une ligne médiane ou axe fondamental.
Grossesse gémellaire et signification
Le « décodage biologique» ou « biologie totale », dont le Dr R.G. Hamer est à l’origine, explique que la présence de symptômes est la manifestation de la résolution d’un conflit interne. Il est la solution et non le problème. Le dysfonctionnement psychique se retrouve bloqué dans telle ou telle zone du cerveau en fonction de sa nature, puis, après quelques temps, le cortex cérébral devant, par sécurité, s’en débarrasser, le projette dans le tissu correspondant à la zone cérébrale incriminée. [5]
C’est pourquoi la personne qui aura échappé de peu à la mort, et, qui aura vécu le bio-choc psychique « je vais mourir » devra développer ses capacités à « rester vivante »
C’est l’oxygène qui est la première nécessité à la vie, et donc l’organe poumon sera concerné. Il lui faudra plus de poumon pour « mieux respirer » – « s’assurer de vivre ». La médecine conventionnelle appellera cela une tumeur.
En prenant comme référence ce concept, quel est le sens biologique d’avoir une grossesse gémellaire, ou de « devoir faire » deux enfants simultanément ?
On sait que chez les aiglons, le premier-né mange le second. Ce dernier vient donc pour le premier, pour le servir, lui servir de repas. Chez les perroquets bleus, le deuxième est plus petit et ne survit qu’en cas de mort du premier : c’est l’enfant de réserve, au cas où.
Ainsi, la gémellité suit peut-être un conflit de peur de perte d’un enfant : on fait un enfant de rechange. En quelque sorte, il y en a un qui existe et un qui n’existe pas, qui est en remplacement, dans l’ombre, là, au cas où le premier mourrait.
Perte et signification
C’est la peur qu’une situation se produise qui génère le stress, et le meilleur moyen dont dispose notre corps pour réduire ce stress est tout simplement de permettre à cette situation de se réaliser. Au moment où l’évènement qui entretenait le stress se produit, toute inquiétude disparait. Lorsqu’une femme perd son enfant, toute peur consciente ou inconsciente de perdre sa descendance s’évapore. [4]
Les sources psychosomatiques peuvent être multiples. Voici 3 exemples de croyances qui peuvent être en cause:
« Le nid n’est pas prêt »
« Je suis un enfant : un enfant ne peut pas faire d’enfant »
« Je ne veux pas transmettre le Bazard familial »
Notons que toutes les peurs sont de près ou de loin reliées à la peur inconsciente de la mort.
Celle-ci étant entretenue par 3 piliers principaux : Territoire-Alimentation-Descendance. [1]
Primitivement, l’unique objectif de tout être vivant est la survie de son espèce. Il n’est donc pas difficile de comprendre que cela passe d’abord par la possession d’un territoire : un foyer, un endroit protégé, sécurisé.
Vient ensuite le souci de l’alimentation : il faut survivre pour pouvoir procréer et se reproduire, il faut donc manger, boire, communiquer, se « nourrir ».
Si, et seulement si, ces impératifs sont remplis la descendance pourra alors apparaitre, la survie de l’espèce est alors assurée, sinon c’est la mort ! Toutes les peurs sont donc en lien avec cette peur de ne pas survivre, du danger de mort.
C’est pourquoi un conflit de territoire, (blessure de l’ego, de l’orgueil, humiliation…) peut amener à la perte d’un enfant in-utéro. « Le nid n’est plus protégé, mon enfant ne pourra pas survivre »
Pourquoi l’un part et pas l’autre?
« Finalement je peux y arriver, je n’ai plus besoin de solution de secours »
Dans ce cas présent, le second embryon part car il est devenu de trop, l’autre peut s’en sortir sans lui.
Mais on pourrait imaginer que le second survive au détriment du premier, le conflit de peur de la mère s’est exacerbé, la solution de rechange a dû être appliquée plus tôt.
« Je suis incapable de le faire vivre, il me faut de l’aide »
Premier, deuxième ? Est-il bien raisonnable de considérer qu’il existe un ordre d’apparition ? Cette idée semble tout à fait hors d’atteinte, et de toute façon impossible à observer.
Cependant, l’ordre par lequel les jumeaux passent le col de l’utérus est peut-être représentatif de la relation entre eux, leur relation à eux, à leur mère et donc à la vie.
Perte objectivée ou non
Pour rappel, selon la période à laquelle est effectuée la première échographie, bien des mamans ne savent pas qu’elles ont porté deux ébauches de vie en début de grossesse.
Ce qui est très discuté est la notion de mort. L’embryon ou le fœtus qui part meurt-il ? Sommes-nous vivants seulement à partir du moment où nous quittons la niche utérine ? A contrario, certains considèrent même que ce dernier vit avant même d’être conçu.
Deux situations différentes peuvent donc se produire:
- Je porte des jumeaux et j’en perds un, « JE LE SAIS »
Harmonie entre les émotions de l’enfant et de la mère, deuil, empathie, soutien, pour celui qui reste. Les pensées de la mére en demeurent pourtant divisées. L’attention n’est pas portée entièrement sur l’enfant qui reste mais aussi sur celui qui est parti, une jalousie et une égocentricité peuvent en découler.
- Je crois porter un seul enfant, j’en porte en fait deux et l’un d’entre eux part sans que je m’en aperçoive. « JE NE LE SAIS PAS »
Discordance entre les émotions de l’enfant et de la mère, l’enfant se retrouve seul face à la mort. Il y a divergence opposable entre les émotions de la maman et de son enfant, il se sentira toujours certainement incompris dans ses peines et ses ruptures.
Dans ces deux cas de figure, la maman peut observer une perte de mobilité de l’enfant, ce dernier peut adopter une posture en extension dite de « scorpion » il évite son homologue. Il est prostré face à la mort. Le corps de l’embryon défunt peut être digéré par l’utérus ou par le jumeau, ceci se manifestant par exemple par une excroissance sur le corps du jumeau présent.
Perte et souvenir
Quant à ce qui suit, nous pouvons simplement croire au hasard, ou nous pouvons également considérer que chaque signe se présentant à nous est une tentative de dialogue depuis le subconscient vers le conscient.
Certaines personnes répètent fréquemment les mêmes comportements ou situations, vous avez dit étrange?
- Transformations (ou customisation, relooking, recyclage) : faire du neuf avec du vieux.
- Pertes fréquentes de pièces vestimentaires (boutons, rubans, lacets, pompons..) et chaussettes dépareillées, s’égarant dans le tambour de la machine à laver ou orphelines dans les tiroirs ou les « caisses à chaussettes ».
- Conservation de pièces anatomiques (dents, calcul rénal, crâne ou embryon dans le formol..).
- Personnes de l’entourage ayant le même jour anniversaire, ou très proche, ou un jour anniversaire correspondant à la date de conception (ou l’inverse).
Voici l’histoire d’une patiente qui consulte en ostéopathie pour lombalgie basse, bilatérale et chronique. Au cours de la séance, elle raconte qu’il y a plusieurs années, après avoir vécu une relation avec un homme, elle donna la vie à un enfant.
Leur rupture l’affecta profondément, si bien qu’elle décida de consulter un psychologue.
Grâce à son aide, elle se rendit compte que son amour pour son ex-amant était progressivement devenu fraternel. Le thérapeute le qualifia d’amour « gémellaire ».
Leur séparation était due à cette fusion relationnelle qu’elle vécut et qui ne pouvait convenir au rapport entre deux personnes sensées sauvegarder la survie de leur espèce, ce qui passe par des relations sexuelles.
L’évocation de la possibilité d’avoir eu un jumeaux in-utéro raisonna en elle.
Elle comprit que le comportement qu’elle avait eu avec cet homme (et avec la plupart de ses autres relations) était certainement une remise en acte d’un traumatisme passé qui aurait pu être la perte de son jumeau in-utero.
En recherchant continuellement à revivre cette relation d’attachement/séparation avec ses relations, elle cherche à évacuer un stress inconscient ancré en elle depuis sa séparation avec « sa moitié ».
Conclusion
La réalité est propre à chacun, telle que nous la définissons et donc on ne peut plus subjective, la vie est telle qu’on l’a perçoit, elle est un perpétuel transfert de notre vécu, de notre état et de nos attentes. La connaissance du passé nous amène à mieux appréhender nos actions futures. [6] Le passé ne doit pas être revécu, il peut seulement être le vecteur d’une meilleure sensation du présent, celui-ci étant le seul espace-temps qu’il est possible de vivre.
La question du « pourquoi » induit la dépression car elle conduit à la recherche d’une origine utopique, inaccessible. Accueillir ce qui se présente permet de s’en détacher, il est seulement possible de se détacher de ce qui est (re)connu.
Lorsque la raison de nos actions monte à la conscience nous pouvons choisir de ne pas reproduire ces dernières. C’est la clé du trans-générationnel. La mise au monde d’un enfant n’est-elle pas un acte de « reproduction » ?
Ainsi nous pourrions peut-être choisir de ne pas « se » reproduire mais simplement engendrer la vie.
Arnaud Delannoy Ostéopathe D.O.
Bibliographie
1. Brebion, Jean-Philippe. L’Empreinte de naissance : Vingt-sept mois pour une vie. s.l. : Quintessence, 2004.
2. Raievski, Caroline. Nous Etions Deux – Témoignages Sur le Deces d’un Jumeau in Utero. s.l. : Centon , 2011.
3. Larsen, William James. Embryologie Humaine. s.l. : De Boeck, 2011.
4. Beerlandt, Christiane. La Clef vers l’Autolibération – Origines psychologiques de 1000 maladies. s.l. : Altina, 1997.
5. Flèche, Cristian. Décodage biologique des maladies : L’encyclopédie des correspondances symptômes-émotions. s.l. : SOUFFLE D’OR, 2012.
6. Tolle, Eckhart. Le pouvoir du moment présent – Guide d’éveil spirituel. s.l. : Editions 84, 2010.